Cavalier x Mejia


Oeuvres à quatre mains



John Mejia et Guillaume Cavalier


John Mejia et Guillaume Cavalier arborent deux interprétations picturales complémentaires. La quête de réalisme de Mejia déboulonne les académismes à travers une succession de gestes délicats et brutaux. Cavalier, quant à lui, dévoile une réalité par impressions et retrace une histoire onirique au travers d’une ligne noire, libre et continue. De leurs deux univers, naît un dialogue singulier entre deux approches du réel. La figuration expressive de John fusionne avec la narration symbolique de Guillaume. Leurs tableaux servent un cocktail de contrastes et mettent en lumière une vision plurielle et humaniste. À cheval entre réalité et imaginaire, leur duo pictural incarne une conciliation esthétique, spirituelle et sociale. Ensemble, ils visent l’harmonie des contraires pour atteindre le beau.


  • Plusieurs thèmes sont traités dans cette exposition, et s’articulent en quatre grands ensembles : les portraits, les animaux, les peintures célèbres, et les tables d’artistes.


    La thématique des portraits invite à redécouvrir l’histoire de grands hommes, à comprendre l’impact qu’ils ont eu sur nos sociétés et méditer la résonance qu’ils peuvent avoir avec notre présent. Dans leur regard se loge une étincelle, un supplément d’âme qui oblige celui qui les contemple.


    Par exemple, Napoléon Bonaparte, a posé les bases d’une société nouvelle. Autant admiré que décrié, sa force de caractère et son intelligence stratégique lui ont ouvert les portes du pouvoir. John lui a rendu la splendeur de ses années fastes où Bonaparte incarnait un idéal impérieux. Guillaume a retranscrit certaines périodes clés de sa vie : la campagne d’Italie, d’Égypte et de Russie, son bras de fer avec la marine anglaise, ainsi que l’amour indéfectible qu’il portait à Joséphine et au canon.


    Dans cette série des portraits nous retrouvons, des hommes de pouvoir, des hommes d’action, des hommes d’arts et de lettres. Bien évidemment ces grands hommes cohabitent avec des équivalents féminins comme avec le portrait de « la Geisha ».


    La thématique des animaux offre des compositions plus contemporaines. Un tigre bondit au milieu d’un torrent en vue d’attraper un oiseau enfantin. Un cheval rouge à baskets blanches se dédouble en un cheval cabrant dessiné au fusain. Des scènes surréalistes, aussi intrigantes qu’amusantes, chatouillent notre œil et pique notre curiosité.


    Ces deux amoureux de l’art et de son histoire, apaisent un affrontement pluri-centenaire commencé en Italie entre les partisans de la couleur, l’école de Venise, et les partisans de la ligne, l’école de Florence. John Mejia et Guillaume Cavalier, par leur oeuvre commune, cristallise un point d’union entre ces deux pratiques de la peinture. John, en maître de la couleur, apporte une chaleur latine. Guillaume, en maître de la ligne, spiritualise la toile.


    C’est tout naturellement qu’ils sont venus à réinterpréter des tableaux marquants de maîtres anciens.


    Dans leur hommage à Klimt, les amoureux sont embrassés par une fontaine de lumière. La Joconde de Da Vinci s’amuse de la griffe de Duchamp. La grande odalisque d’Ingres se prélasse sur un serpent avec une pomme. L’Adam de Michel-Ange lui répond flottant au-dessus d’un embouteillage apocalyptique. Les dames d’Avignon deviennent les dames d’Antibes.


    À travers les œuvres des anciens Cavalier et Mejia témoignent de leur temps. Ils contextualisent avec humour des peintures issues de la tradition au sein d’un monde post-industriel.


    Enfin, les tables d’artistes viennent clôturer les thématiques développées dans cette exposition. Ces tableaux sont une ode à la convivialité. Les références culinaires s’amoncellent dans des compositions joyeuses et vivantes. Les bouteilles de vin se vident et s’humanisent. Nos souvenirs se plongent dans ces repas qui s’éternisent les jours d’été bercés par le chant des cigales. Copieuses ou frugales ces tables sont toujours bien arrosés et célèbrent un hédonisme assumé. Les tables d’artistes reflètent nos cultures, nos mode de vie ainsi que nos aspirations à la liberté sous toutes ces formes. Cette dernière thématique communique avec simplicité les valeurs fraternelles du vivre-ensemble.


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